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Trois arbitres français ont officié lors des Championnats d’Europe de Cross Duathlon/Triathlon qui se sont déroulés du 7 au 10 août à Prachatice : Lucie Di Lauro, Auriane Mahé et Thomas Mantelli. Le trio revient sur son expérience tchèque et sur sa passion de l’arbitrage dans l’interview croisée qui suit.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Lucie Di Lauro : J’ai 35 ans, je suis responsable oenotouristique dans une cave de Vouvray en Touraine. J’habite à Saint-Pierre-des-Corps avec mon conjoint et mes 2 garçons de 5 ans et 2 ans et demi. Actuellement, j’ai une licence individuelle, mais jusqu’à l’année dernière j’étais licenciée au Triathlon Club Châteauroux Métropole 36 depuis le début des années 2000.
Auriane Mahé : J’ai 30 ans, je suis pacsée avec Guillaume et je suis maman de 2 petits garçons de bientôt 6 et 4 ans. Nous habitons à Saint-Grégoire 35760, je suis licenciée à Rennes triathlon depuis mes débuts dans l’arbitrage. Je suis enseignante de physique chimie en lycée général.
Thomas Mantelli : J’ai 36 ans et je suis enseignant en SVT au niveau Lycée. Plus qu’un an avant le mariage avec Julie Quarré, également Officielle Nationale. Nous avons une petite fille de 3 ans et demi et un garçon qui arrive en septembre. Nous vivons du côté d’Avignon et sommes licenciés au club d’Avignon Le Pontet Triathlon.
Comment avez-vous découvert le Triathlon ? Le pratiquez-vous ou l’avez-vous pratiqué ?
Lucie Di Lauro : De mémoire, c’est le coach du club de l’époque (Gérald Fortuit) qui m’a remarquée lors d’une compétition de course et qui m’a proposé d’essayer la pratique du triathlon. J’ai essayé et j’ai donc pratiqué cette discipline jusqu’à mes 18 ans.
Auriane Mahé : Grâce à mon papa qui s’est d’abord licencié pour pratiquer avant de devenir arbitre. Je souhaitais partager des week-ends avec lui. J’ai effectué une course quand j’étais en mini poussine 😉
Thomas Mantelli : J’ai commencé le Triathlon dans la catégorie pupilles car l’entraîneur du club de natation dans lequel je me trouvais était aussi coach du club de Triathlon. J’ai fait la bascule. J’ai pratiqué longtemps. Je compte jusqu’à 4 participations aux Championnats de France de Triathlon et Duathlon (Minimes et Cadets). Aujourd’hui, je n’ai plus vraiment le temps. Cela reste un objectif de reprendre les entraînements sérieusement.
Depuis quand faîtes-vous de l’arbitrage ? Comment vous est venue cette passion ?
Lucie Di Lauro : Je suis arbitre depuis mes 17 ans (2007), cela fait donc 18 ans. Le club cherchait des volontaires acceptant de suivre la formation arbitres de la Ligue dans le but d’éviter une pénalité financière. On m’a proposé et j’ai accepté. J’y ai pris goût et j’ai continué.
Auriane Mahé : J’ai commencé en 2013 en régional et 2018 en national. Cette passion m’est venue grâce à papa.
Thomas Mantelli : Je suis arbitre depuis mes 15 ans, soit un peu plus de 20 ans maintenant. J’y suis entré un peu comme tous les autres arbitres : le club en avait besoin. J’ ai rapidement accroché. C’est une mission exigeante avec deux objectifs à mon sens : permettre à tous de pratiquer en sécurité et avec la même chance de victoire.
Quelles épreuves nationales avez-vous déjà arbitré ?
Lucie Di Lauro : Différents types d’épreuves nationales comme des Grands Prix de Duathlon ou de Triathlon, des Longues Distances, des Championnats de France.
Peut-être un peu moins de Run and Bike, de Cross Triathlon ou de Swimrun même si j’ai déjà arbitré ce type d’épreuves en régional.
Auriane Mahé : Waouh : La liste est si longue à raison de 4 épreuves par an en moyenne depuis 2019.. Quelques exemples : Championnat de France de Bike & Run en 2019,
Grands Prix de Triathlon à Bordeaux en 2023, à Quiberon en 2022 et 2023, Lindahls Pro+ Triathlon à Quiberon en 2024… et bien d’autres encore.
De quelles épreuves gardes-tu le meilleur souvenir ? Pourquoi celles-ci ?
Thomas Mantelli : Il y en a tellement !!! Je dirais ma première épreuve en tant qu’arbitre Principal : un Bike&Run très formateur qui m’a permis de découvrir la mission à l’âge de 16 ans.
Puis ma première en tant qu’arbitre national, à Gruissan pour la Coupe de France. Un week-end très dense avec de supers rencontres avec des Arbitres Nationaux dont certains sont encore là aujourd’hui. Puis, évidemment, les Jeux Olympiques : des moments intenses, mémorables dans un écrin fantastique.
Quelles missions vous ont été allouées lors de Championnat d’Europe ?
Lucie Di Lauro : Cheffe de la Transition 1.
Auriane Mahé : Chief swim puis assistant finish line
Thomas Mantelli : J’ai été convoqué par Europe Triathlon en tant que Technical Delegate. C’est celui qui analyse, corrige toute la partie technique de l’épreuve et fait en sorte d’approcher un événement existant des standards techniques d’Europe Triathlon. Ma mission n’était pas d’arbitrer cette fois mais d’encadrer l’évènement en coopération avec l’organisateur. Et oui, c’est complètement différent sur les Cross Triathlon/Duathlon, d’autant plus à Prachatice car Europe Triathlon s’est associé à un événement XTerra. Ce sont 2 mondes assez opposés mais avec le même objectif : proposer aux athlètes un terrain de jeu exceptionnel et permettant les plus belles performances sportives. Ce fut le cas.
Qu’avez-vous apprécié lors de cette expérience ?
Lucie Di Lauro : J’ai apprécié l’épreuve en elle-même, les différents lieux de la compétition (il y avait plusieurs kilomètres entre les parties natation/Transition 1 et Transition 2/Course à pied/arrivée). J’ai aimé aussi retrouver certains collègues Technical Officials étrangers que j’avais déjà croisés sur d’autres événements.
Auriane Mahé : Les missions et la responsabilité qui m’ont été allouées, la découverte d’une nouvelle culture dans un autre pays, la gentillesse et l’accueil des collègues et organisateurs et le cadre exceptionnel de l’épreuve.
Quelles sont les principales différences entre l’arbitrage sur une épreuve nationale et internationale ?
Thomas Mantelli : Disons encore quelques règles, la présence d’un briefing obligatoire, des missions différentes et plus nombreuses pour les officiels. Pour ce qui est de l’exigence, elle est la même. Notre système français est de plus en plus proche de l’international. Pour résumer, on est plus mono-tâche en international avec une mission à réaliser parfaitement. Mais là-aussi World Triathlon change progressivement.
Quelles sont les principales différences entre l’arbitrage de tes débuts et celui d’aujourd’hui ?
Thomas Mantelli : Nous avons progressé dans les échanges avec les athlètes et réalisé une conversion entre l’arbitre répressif du passé et celui pédagogue d’aujourd’hui. Ce n’est pas encore parfait, mais c’est l’objectif. Cela ne veut pas dire, ne plus sanctionner en cas de faute mais surtout expliquer les règles en amont des départs et réexpliquer au besoin pendant les épreuves avec le carton jaune Stop&Go.
Nous avons aussi abandonné le carton noir au profit du carton bleu. Notre tenue a également changé : de rayé noir et blanc à bleu et gris.
De quoi rêvez-vous désormais ?
Lucie Di Lauro : Je ne dirais pas que c’est un rêve mais plutôt un souhait : continuer à évoluer progressivement dans l’arbitrage
Auriane Mahé : Avoir la possibilité et la chance d’être à nouveau sélectionnée pour officier lors d’épreuves internationales. J’espère me rendre à Los Angeles pour les JO 2028 pour assister aux épreuves, et même, on peut rêver, pour officier (même si mes chances sont infimes, j’en suis consciente).
Thomas Mantelli : Continuer bien sûr !!! Continuer d’officier sur les épreuves Régionales, Nationales et Internationales. Continuer de proposer mes services au développement de l’arbitrage français à tous les niveaux. Viser Los Angeles, pourquoi pas. La compétition sera intense car les talents français sont nombreux sur la ligne de départ !
Avez-vous d’autres passions que le triathlon ?
Lucie Di Lauro : Oui, mon travail. J’ai la chance de faire un métier passion. Et je suis également musicienne. Je joue de la clarinette et de la clarinette basse depuis 26 ans dans 4 formations musicales différentes dans ma région
Auriane Mahé : La danse depuis 25 ans. Je pratique la danse classique et moderne jazz plusieurs fois par semaine.
Thomas Mantelli : Mon métier. L’enseignement c’est passionnant, les élèves demandent d’être au top à chaque séance ! La famille, beaucoup de temps passé en famille et des activités de jeux et de parcs. Je suis un fan des parcs d’attractions !